Institut Gustave Roussy : Où en est la recherche ?

Odyssea - Institut Gustave Roussy : Où en est la recherche?

Cela fait 7 ans qu’Odysséa reverse l’intégralité des fonds collectés à Paris à l’Institut Gustave Roussy. Mais connaissez-vous les thématiques des axes financés par Odysséa ? Le Dr Suzette Delaloge, Chef du comité de Pathologie Mammaire à Gustave Roussy, nous explique les avancées et les nouveautés des 3 grands axes de recherches, financés par vos dons.

Axe 1 : Améliorer l’espérance de vie en développant la médecine personnalisée

Cet axe de recherche s’adresse aux femmes qui portent un cancer du sein avec des métastases. Le but est de développer des analyses très poussées des métastases pour mieux les traiter et pour améliorer l’espérance de vie de ces femmes.
Une étude locale a tout d’abord permis, à la fin des années 2000, à 110 femmes d’avoir accès au profilage de leur tumeur et à des soins spécifiques. Une grande étude nationale a ensuite eu lieu qui a fait une première preuve de l’intérêt de la faisabilité du concept, et la deuxième est en cours…Il s’agit des études SAFIR.

Odysséa a financé les fondements de ces grandes études maintenant internationales. Grâce à Odysséa, l’Institut Gustave Roussy et la France ont été avant-gardistes sur le concept de la médecine personnalisée pour la prise en charge des femmes atteintes de cancer du sein métastatique.

Actuellement, grâce à Odysséa, les équipes de recherches de Gustave Roussy vont plus loin dans l’exploration de la biologie des métastases en faisant du séquençage de l’exome plus profond et complet dans la tumeur, afin d’identifier les anomalies génétiques présentes à divers stades de la maladie et trouver plus de traitements ciblés.

Axe 2 : Comprendre les mécanismes moléculaires des cancers agressifs pour améliorer les traitements

Le but de cet axe de recherche fondamental est d’améliorer les traitements des femmes qui ont un cancer plus localisé, et de proposer de nouveaux traitements de prévention chez les femmes qui ont un cancer avant que celui-ci ne devienne plus agressif. Toute une partie de cet axe de recherche se base sur l’immunologie, afin de mieux identifier le rôle du système immunitaire et trouver des voies thérapeutiques complémentaires de celles qui existent actuellement.

Jusqu’à présent, les immunothérapies dans le cancer du sein n’avaient pas des résultats très probants mais actuellement, diverses approches plus prometteuses sont en cours. Les équipes du Pr Zitvogel travaillent en particulier sur les microbiotes ; on analyse des bactéries contenues dans le tube digestif qui améliorent considérablement la réponse immunitaire des personnes qui ont des cancers. Les équipes travaillent donc sur le profil génétique des bactéries et l’influence du système immunitaire et les défenses anti-cancéreuses.

reversionUne équipe de chercheurs travaille sur la « réversion tumorale » ; il s’agit du fait qu’un cancer puisse, sous l’effet de certains traitements, redevenir une cellule moins agressive, c’est à dire évoluer à l’envers. Cette étude est financée depuis deux ans par Odysséa.

Enfin, une partie des recherches s’oriente vers une approche « pré-opératoire » dirigée par le Dr Arnedos. Il s’agit d’identifier très tôt, en administrant de façon courte avant la chirurgie, les profils biologiques des tumeurs qui vont être sensibles ou résistantes à tel ou tel traitement.

Axe 3 : Évaluer les facteurs de risque de transformation

Brex odysseaCet axe précoce concerne les femmes qui n’ont pas encore de cancer ; il s’agit de détecter les facteurs de survenue d’un cancer. Des recherches sont réalisées autour du tissu adipeux du sein qui est un espace de stockage des toxines.
Des travaux, en cours de publication, montrent qu’il y a une influence forte de l’immunologie du tissu adipeux sur la survenue du cancer du sein.
Ces trois axes principaux évoluent rapidement. Les projets avancent en symbiose et de nombreuses publications sont faites, grâce à des équipes dynamiques et motivées.

Dans les mois qui viennent, une thématique va être ajoutée : il s’agit un axe de travail dédié à la prédiction de survenue d’effets secondaires chez les femmes qui sont traitées pour un cancer du sein. C’est Inès Vaz Luis, une chercheuse d’Harvard qui arrive à Gustave Roussy, qui va mener ces recherches, faites sur une grande cohorte nationale (10 000 femmes). Il s’agit d’identifier les biomarqueurs et les facteurs qui font que les personnes vont plus ou moins bien tolérer les traitements, et ensuite mettre en place des interventions ciblées destinées à prévenir les effets secondaires.

Le partenariat entre Odysséa et Gustave Roussy, qui dure depuis 7 ans, est très fructueux et prometteur. Le Dr Delaloge nous rappelle que lors de la rencontre avec les équipes d’Odysséa, les membres de l’Institut Gustave Roussy ont été séduits par l’approche positive et solidaire de l’association, mais aussi par l’intérêt des bienfaits du sport et de la course en elle-même.

https://www.gustaveroussy.fr/

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