Meneurs d’allure : qui sont-ils et quel est leur rôle ?

Vous connaissez les meneurs d’allure d’Odysséa Paris ? Ils font partie de l’association Je cours pour toi qui est composée de sportifs avertis souhaitant donner un sens à leurs efforts. Partenaire d’Odysséa depuis 4 ans, Je cours pour toi participe à la course de Paris en mobilisant un groupe de meneurs d’allure, présents pour soutenir les coureurs du 10KM. Pour Caroline Caumon, présidente de l’association, « meneur d’allure est une tâche exigeante et sympathique qui demande une concentration interne et externe sur l’environnement et l’accompagnement des coureurs qui comptent sur vous pour arriver dans le bon « timing ». Il faut être prêt quel que soit son temps, être prêt à partager, à accompagner, à écouter les coureurs, être prêt aussi à ne rien dire et sourire, encourager. »
Nous avons rencontré Cyril Vigneau, membre de Je cours pour toi et co-responsable d’une équipe de meneurs d’allure bénévoles qui courent sur Odysséa Paris.

Comment êtes-vous devenu meneur d’allure ?

J’ai commencé à m’intéresser aux meneurs d’allure en 2010. On a souvent l’habitude de dire que la course, c’est égoïste ou solitaire. Avec les meneurs d’allure, j’ai découvert que la course pouvait aussi être un partage, et surtout, que le meneur d’allure pouvait aider le coureur à aller chercher en lui ce qu’il a de meilleur.

Quel est le rôle du meneur d’allure ?

Le rôle du meneur d’allure c’est d’aider le coureur à aller puiser cette énergie qui commence à décliner en milieu ou trois-quarts de course. En début de course, on part sur une animation d’allure en aidant les coureurs à se réguler. Le but est de leur permettre de ne pas aller trop vite ou trop lentement, d’adapter leur allure… Puis à partir de la moitié de course, l’animateur d’allure se transforme en meneur d’allure. À la fin, ça se termine par des encouragements ! Il m’est arrivé de finir main dans la main avec un coureur qui n’en pouvait plus.

Qu’est-ce qui motive les meneurs d’allure ?

Ce qui nous motive, c’est le côté humain, les interactions qui se créent avec les coureurs. Sur un 10 KM, on reste une heure avec les coureurs, des atomes crochus se créent. Un coureur peut se mettre dans le rouge, livrer son intimité. Le fait de voir une personne qui vous a suivi passer la ligne d’arrivée et réussir un défi, c’est vivre une victoire par procuration.
Les coureurs pensent que pour nous c’est facile, mais ce n’est pas le cas. On court certes en dessous de notre maximum, mais le moment où on doit mener l’allure demande une grande énergie et engendre pas mal de fatigue. La plus belle récompense, c’est le moment où les coureurs que l’on encourage passent la ligne d’arrivée et battent leur record ! Ils viennent nous voir, nous remercient, font des selfies avec nous.
Quand on fait cela sur un marathon c’est encore plus intense… Finir un marathon c’est déjà une grande émotion. Alors quand on a aidé quelqu’un à battre son record, il n’y a même pas besoin de mots pour aller dans les bras l’un de l’autre après la ligne d’arrivée…

Qu’est-ce qui vous plaît dans Odysséa ?

C’est une course qui est pour une bonne cause, elle est très populaire. C’est une grande fête. La course de Paris était absolument magnifique, avec le départ sur l’Hippodrome… En tant que coureur passionné, je regrette juste que l’arrivée sur l’Hippodrome ne soit pas plus longue pour en profiter encore plus ! Et quoi de mieux que de mettre des meneurs d’allure au service de personnes qui courent contre le cancer du sein ?

Racontez-nous une anecdote de meneur d’allure…

C’était au marathon de Caen. Nous avions passé la ligne d’arrivée après une course intense. On a entendu le speaker qui parlait d’un coureur qui était en difficulté. On n’a pas hésité une seconde, on est repartis le chercher malgré la fatigue !

Merci à Cyril Vigneau pour cet entretien.