Le combat de Flora : le sport contre le cancer du sein

Le son d’une voix peut en dire beaucoup sur une personne… Cet entretien étant réalisé par téléphone, dans la voix de Flora, on sent immédiatement une force et une volonté impressionnantes… C’est avec beaucoup de passion qu’elle nous livre l’histoire de son combat contre le cancer du sein, un duel touchant qu’elle a gagné à force de volonté et de travail.

Le sport comme source de guérison

Tout commence en mai 2013, lorsque des tumeurs sont détectées sur la mammographie de Flora. En attendant les résultats définitifs, elle part tout de même en vacances 15 jours à Rome, comme prévu. Avec du recul, elle admet : « je savais au fond de moi qu’en rentrant j’allais avoir une mauvaise nouvelle et j’ai fait mon break sans y penser. Parfois le corps et le mental sont bizarres. »

Lorsqu’elle rentre, plusieurs messages sur son répondeur l’attendent… Et la mauvaise nouvelle tombe, il s’agit d’un cancer du sein.

Rapidement opérée de deux tumeurs, 15 jours après, c’est « la douche froide » lorsqu’elle apprend que les ganglions sont touchés et qu’il faut réopérer. C’est alors le parcours classique : chimiothérapie, radiothérapie…
Mais pendant les traitements, Flora a tenu à faire du sport.

Après chaque chimio, passés les 3-4 jours de fatigue, Flora se remet à marcher. Une demi-heure, trois-quarts d’heure par jour, en montant, parfois avec difficultés, les escaliers de sa ville d’Aix-les-Bains. Elle s’arrête, parfois, essoufflée, mais ne lâche pas ; « Il fallait que je les monte ! Je ressentais la fatigue mais j’avais besoin de faire ce sport et de me dire que tant que je pouvais faire ça, cela voulait dire que je commençais à gagner le combat contre la maladie. »
Depuis ses 40 ans (un an avant que la maladie ne soit déclarée), Flora s’était mise au footing et à la marche par pur plaisir. Elle est persuadée aujourd’hui que le fait d’avoir fait du sport avant la maladie a permis de l’enrayer, ou du moins à l’empêcher de se propager. « Je suis sûre que le sport avant, pendant et après la maladie est source de guérison. »

Le sport pour un mental d’acier

Pour comprendre la générosité et l’humilité de Flora, il suffit d’écouter l’anecdote sur son retour au travail. Travaillant dans une cafétéria thérapeutique, elle est toute la journée au contact des patients. Après 6 mois ½ d’arrêt maladie, cette battante n’avait qu’une hâte : reprendre le travail. Lorsqu’elle revient à son poste, elle a 1 centimètre de cheveux sur la tête, suite aux traitements.

Quelques clients lui ont alors demandé si elle avait eu un cancer… Dans un éclat de rire, elle nous raconte qu’elle leur a dit qu’elle avait tout simplement eu des poux et avait été obligée de se raser la tête ! « Je ne voulais pas que les patients aient de la peine, je ne voulais pas rajouter cela à leur propre peine », confie-t-elle.
En effet Flora a toujours eu la volonté personnelle de préserver son entourage et ne pas impliquer son compagnon ou sa maman : « c’était mon combat. Dans ma vie, je me suis battue beaucoup pour les autres, maintenant il faut que je me batte pour moi. »

Le sport au quotidien comme une victoire sur la maladie

Aujourd’hui, Flora fait régulièrement des courses ; les 10 Km d’Aix les Bains, la Chambérienne, et bien sûr, Odysséa. Chaque fois qu’elle passe la ligne d’arrivée, elle ressent une immense satisfaction. « Je me suis battue contre la maladie, et je ressens la satisfaction de faire du bien à mon corps et à ma tête. Il y a 3 ans je n’aurais pas pu courir une heure… Chaque jour est un jour de vie gagné ! »

Cette année, Flora a participé à la course des neiges de Valloire. Ce qui lui plaît avec Odysséa ? Que l’association arrive à toucher la population, que la solidarité existe et que des personnes en bonne santé s’inscrivent pour soutenir les personnes malades. Un formidable élan de solidarité !

Flora a également participé à la première édition de La Mer à Vélo ; 500 Km à vélo, avec un groupe de femmes qui ont eu un cancer du sein. « Un beau périple et un challenge physique », selon elle. « On n’a parlé de notre maladie que l’avant- dernier jour. L’essentiel était d’être ensemble, de faire des choses ensemble. »

Son conseil pour les personnes atteintes d’un cancer : « essayez de garder le moral en bougeant, en sortant, en marchant. Et s’il est trop difficile de le faire seul(e), n’hésitez pas à faire appel à des associations qui sont là pour vous aider ».

Nous laisserons le mot de la fin à Flora : « quand on se met à faire du sport, cela donne envie de faire de plus en plus de choses. Je ne suis pas férue du chronomètre, juste une ancienne patiente qui prône le sport ! Et il y en a plein des comme moi, des gens malades qui ont une forme incroyable ! »

Merci à Flora Corsini.